Presse 2000
La peinture de François Rieux naît dans la boue. Elle éclabousse sa toile de ses dégoulinures, de sa matière terreuse, de son manque de décision pour les couleurs de la belle saison, de son dégoût pour la bonne santé. Mais ne cherchant à instruire personne, d'autres ont trouvé que la gadoue pouvait renfermer quelques pépites. Il ne nous reste plus qu'à observer attentivement les sujets, le traité de chaque sujet, la valeur de chaque métaphore qui peut s'en dégager ou, pire, comment Rieux se place par ses peintures dans l'histoire de l'art. Après les sentiments et pensées que cette activité nous a procuré, il reste que du secret mirobolant, c’est coucic. C'est que cela fait longtemps que nous savons que la boue ne renferme rien, qu'elle est seulement boue et que c'est elle l'arrogante. Rieux peint la boue avec des pinceaux de couleurs tristes pour nous montrer qu'elle se suffit à elle-même surtout quand elle a tendance à tout submerger, le sujet en premier lieu et, chose forte, il le fait sans romantisme.
Stephane dussel
Artiste / Auteur